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Fort McMurray, un feu à 9 milliards de dollars

Le feu de forêt qui a ravagé Fort McMurray en mai 2016.

Le feu de forêt qui a ravagé Fort McMurray en mai 2016.

Photo : Reuters / Mark Blinch

Radio-Canada

Près de 10 mois après la catastrophe qui a touché Fort McMurray, des chercheurs de l'Université Grant McEwan, à Edmonton, dévoilent une étude chiffrant les coûts directs et indirects reliés à « la bête » à près de 9 milliards de dollars.

Un texte de Camille Martel

À la mi-novembre, le Bureau d’assurance du Canada avait estimé les pertes physiques de Fort McMurray à 3,58 milliards de dollars, un montant inégalé pour une catastrophe naturelle au pays.

Cette fois-ci, l’étude menée par les chercheurs Rafat Alam et Shahidul Islam tente d’inclure tous les secteurs touchés par la catastrophe, tels que l’industrie pétrolière et forestière.

« Nous avons regardé les aspects financiers, mais aussi les effets indirects, comme les soins de santé mentale et les répercussions environnementales », explique Rafat Alam.

Feu de forêt à Fort McMurray

Consulter le dossier complet

Des flammes montent jusqu'au ciel devant une maison et ce qui ressemble à une zone industrielle.

Les chercheurs estiment que les dommages environnementaux, notamment la contamination du sol et de l’eau, se chiffrent à 1 milliard de dollars.

Les pertes physiques, la plus grande part des coûts

Les pertes physiques occupent toutefois la plus grande part des coûts avec environ 4,5 milliards de dollars. Les immeubles résidentiels représentent la majorité de ces coûts avec 3,98 milliards de dollars.

Le feu de forêt surnommé « la bête » qui a ravagé Fort McMurray en mai dernier a forcé l’évacuation d’environ 90 000 personnes et détruits près de 1800 résidences.

Du côté de l’industrie pétrolière, les chercheurs estiment que le retrait de 1,2 million de barils de pétrole pendant deux semaines lors du feu a engendré des pertes d’environ 985 millions de dollars.

Une des installations de Suncor le long de la rivière Athabasca, près de Fort McMurray et Fort McKay

Une des installations de Suncor le long de la rivière Athabasca, près de Fort McMurray et Fort McKay

Photo : Getty Images / AFP/Mark Ralston

Des coûts humains

« Bien qu’il n’y ait pas d’estimation financière concernant la réduction de la durée de vie d’un individu, nous estimons que les coûts représentés par les pompiers qui se sont exposés au feu sont à environ 3,78 millions de dollars », indique le rapport des chercheurs.

Les pompiers qui ont combattu le feu pendant plusieurs jours ont pour la plupart eu des problèmes respiratoires qui auront des répercussions importantes sur leur vie, et plusieurs d'entre eux ont aussi reçu des diagnostics de cancer après la catastrophe.

De plus, le rapport estime que plus de 20 000 résidents de Fort McMurray avaient eu recours à des soins de santé mentale en date du mois de novembre 2016.

Des coûts directs et indirects en soins de santé pour leur part se chiffrent à 4,8 millions de dollars. Les coûts indirects s’expliquent notamment par l’absence au travail en raison du traumatisme éprouvé par certains.

Des pompiers combattent le feu de Fort McMurray.

Des pompiers combattent le feu de Fort McMurray.

Photo : Lucas Welsh

Des conséquences négatives, mais aussi positives

« Pour chaque catastrophe, il y a des effets négatifs à court terme, mais aussi des effets positifs à long terme », affirme Rafat Alam.

En plus de la vague d’aide financière dont la région a bénéficié à la suite du feu, ajoute le chercheur, la reconstruction devrait être positive pour l’économie locale, puisque près de 1,3 million de dollars devraient être injectés, avait rapporté le Conference Board du Canada il y a quelques mois.

« Nous savons tous que Fort McMurray était déjà dans une situation économique difficile à cause du prix du pétrole. La reconstruction devrait relancer l’économie de la région », soutien Rafat Alam.

Les chercheurs ont toutefois mentionné que cela peut prendre une dizaine d’années avant que l'on soit en mesure d’évaluer correctement les répercussions économiques d’une telle catastrophe. Ils évaluent leur étude comme étant une première étape.

Ce que nous avons fait, c’est plutôt une sous-estimation des coûts.

Une citation de Rafat Alam, coauteur de l'étude

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