La forêt boréale de Fort McMurray se régénère
Pour l'humain le feu est un ennemi mortel, mais pour les arbres de la forêt boréale, c'est un ingrédient nécessaire.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Bascaron
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La forêt boréale se régénère peu à peu à Fort McMurray, presque un an après le feu de forêt qui a dévasté cette région de l'Alberta. Et cette renaissance amène aussi son lot de nouvelles espèces animales.
Les piverts (connus aussi sous le nom de pics-verts) sont bien occupés sur les quelque 5900 kilomètres carrés rasés par les flammes dans le nord de la province. Ces oiseaux ont été attirés par les insectes qui ont élu domicile sur les arbres morts et calcinés.
Les flammes ont eu beau tuer des oiseaux et des animaux ou les forcer à fuir, l'incendie a aussi créé des conditions nouvelles pour amener d'autres espèces animales.
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Selon l'écologiste du Service canadien de la faune Steve Van Wilgenburg, la population des piverts continuera de croître.
Soudainement, plusieurs territoires d'habitat sont possibles pour qu'ils [les piverts] s'y installent.
D'autres signes de la renaissance de la forêt boréale sont également visibles. En témoignent les peupliers trembles, les arbres les plus foisonnants dans la région, qui ont surgi à travers le sol brûlé et mesurent déjà plus d'un mètre de haut dans certains endroits. Les racines du tremble peuvent survivre aux flammes et à la chaleur des feux de forêt.
Dan Thompson, chercheur au Service canadien des forêts, explique qu'un été chaud et humide donnait les conditions idéales à la repousse de la végétation.
Dans environ 10 ans, les trembles seront assez hauts pour que, côte à côte, ils forment à nouveau une forêt. Ils devraient avoir retrouvé leur taille d'avant les feux d'ici 30 ans, selon le chercheur.
D'autres espèces d'arbres, comme l'épinette, mettront en revanche beaucoup plus de temps à récupérer.
Le cycle de la vie
Les feux de forêt font partie du cycle de la vie des arbres en forêt boréale, rappelle toutefois Dan Thompson.
L'écosystème s'adapte vraiment au feu. Les répercussions sur la nature sont très petites à côté des répercussions humaines.
Le feu de forêt a en revanche tué ou déplace un nombre inconnu d'animaux, et les répercussions sont encore présentes, explique le chercheur.
Les cerfs, les ours, les loups et les caribous auraient essayé de sortir du chemin des flammes. Les petites créatures comme les souris et les campagnols auraient plutôt cherché refuge dans des terriers au fond du sol.
Van Wilgenburg rappelle que pour les animaux, le principal défi demeure de trouver suffisamment de nourriture et assez de chaleur pour survivre.
D'autre part, la destruction de vieux arbres qui fournissaient du lichen pour les caribous ou des habitats pour les martres pourrait signifier que ces populations ne pourront pas récupérer avant la fin du siècle.
Malgré tous ces dommages et ces conséquences parfois lourdes pour les habitants de la forêt boréale, dans moins de 12 ans la plupart des visiteurs de Fort McMurray ne percevront plus les traces de l'incendie qui a ravagé la région, estime Van Wilgenburg.
Avec les informations de La Presse canadienne