7 projets de recherche sur les impacts physiques et psychologiques des feux de Fort McMurray
Un homme travaille à la reconstruction d'une maison à Fort McMurray.
Photo : Radio-Canada / Terry Reith
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement du Canada, par le biais des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Croix-Rouge, verse 3,4 millions de dollars pour sept projets de recherche qui se pencheront sur la santé physique et mentale des résidents et des premiers intervenants à la suite des feux de Fort McMurray l'an dernier.
Ces projets visent aussi à voir comment améliorer les soins de santé pendant et après une tragédie d’une telle ampleur.
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La professeure Nicola Cherry de l’Université de l’Alberta et son équipe ont rencontré 350 pompiers qui combattaient les feux dans la région de Fort McMurray l’an dernier. Elles ont prélevé des échantillons de sang et d’urine et ont aussi fait état de la santé mentale et spirituelle des pompiers. Les premiers résultats ne sont pas surprenants, selon Mme Cherry.
« Comme on s’y attendait, plus les gens ont été exposés [aux feux], plus leur santé a été touchée négativement », explique-t-elle.
Durant la phase 2 de sa recherche, qui vient de recevoir 500 000 $, elle veut voir quel genre de services en santé mentale étaient offerts au moment des sinistres et à l'heure actuelle, et comment les traitements peuvent être améliorés à la suite d’une telle tragédie.
La santé mentale des résidents
Lors d'un projet pilote l’été dernier, la chercheuse en psychologie de l’Université Laval Geneviève Belleville a constaté de nombreux cas de stress post-traumatique parmi la population, semblables à ce qui avait été observé après la tragédie de Lac-Mégantic.
« On a collecté des données préliminaires pour voir justement quelles étaient les problématiques les plus saillantes actuellement chez les résidents de Fort McMurray », souligne-t-elle.
« On a vu beaucoup de symptômes post-traumatiques, mais aussi des problèmes liés aux difficultés de sommeil, que ce soit de l’insomnie ou des cauchemars récurrents, des problèmes liés à la consommation d'alcool et de substances, des trucs qu’on avait vus à la suite de la tragédie à Lac Mégantic. »
Mme Belleville a reçu un financement de 500 000 $ pour poursuivre ses recherches avec son équipe.
On va vouloir s’intéresser aux gens qui s’en sortent, qui surmontent ces problèmes-là, un an après le désastre. Qu’est-ce qu’ils mettent en pratique? Quelle est leur stratégie d’adaptation? Comment ces gens-là pensent? Quelles sont leurs ressources en matière de soutien et l'utilisation des services pour savoir ce qui favorise la résilience après un désastre?
Les autres projets qui ont reçu du financement se pencheront entre autres sur la santé des femmes enceintes et des nouvelles mères ainsi que sur la santé physique et psychologique des enfants et adolescents qui ont été évacués.
En tout, plus de 80 000 personnes ont été évacuées durant les feux et environ 2400 bâtiments, dont 1800 résidences, ont été détruits. Plus de 27 000 personnes ont demandé du soutien psychologique à la suite des incendies.