Le nouveau boom de Fort McMurray
Un an après l'incendie, la reconstruction fait le nouveau boom de Fort McMurray.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Boomtown. Fort McMoney. Les mots n'ont jamais manqué pour décrire l'attrait de Fort McMurray pour les travailleurs. Ces jours-ci, par contre, le boom est moins pétrolier qu'immobilier.
Un texte de Laurence Martin et de Nicolas Pelletier
Il aura fallu attendre plusieurs mois pour que les quartiers dévastés par les flammes n’aient plus juste l’apparence de grands champs de terre. Avec l’arrivée du printemps, le paysage a perdu de sa planéité et des dizaines de nouvelles maisons poussent un peu partout. La reconstruction est commencée.
Et, avec elle, viennent des milliers d’emplois, dont la région avait bien besoin.
C’est dommage que le feu se soit produit, c’est un drame, mais ça donne de l'ouvrage à beaucoup de monde.
Jacques Fecteau, entrepreneur en bâtiments à Fort McMurray.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Jacques Fecteau, un entrepreneur en bâtiments, est en Alberta depuis 10 ans. Il n’a jamais autant travaillé que dans les derniers mois. « On travaille pendant 14 jours, deux semaines intensives, ensuite on se repose deux jours, puis on recommence. »
La reconstruction en quelques chiffres
- Elle augmente la croissance du PIB de l’Alberta en 2017 de 0,5 %, soit 1,5 G$
- Elle représente 9000 emplois cette année
- 40 % des permis de reconstruction ont été octroyés.
- Au total, 2579 maisons, appartements et bâtiments commerciaux ont été détruits par le feu.
Du Québec à Fort McMurray
David Tanguay est venu du Québec pour participer à la reconstruction de Fort McMurray.
Photo : Radio-Canada / Richard Marion
Ce boom immobilier attire des travailleurs de partout au pays, comme le Québécois David Tanguay, arrivé de Victoriaville il y a quelques semaines. Il assure qu’il n’est pas là que pour l’argent.
Moi, je suis vraiment content d'être ici. Je suis honoré. [...] Je participe à quelque chose de plus grand que moi.
Des maisons en reconstruction à Fort McMurray.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
L’entrepreneur en construction Paul Valiquette, originaire de la banlieue de Montréal, a décidé de se réinstaller à Fort McMurray il y a quelques mois. Il a anglicisé le nom de son entreprise, question de « s’adapter au marché ».
On peut définitivement faire de bonnes affaires, puis rendre service aux gens.
Recommencer à zéro
Après les feux de forêt, Gino Noël a décidé de recommencer à zéro.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Certains travailleurs du secteur pétrolier, qui subissent les contrecoups du ralentissement économique depuis deux ans, profitent d’ailleurs de la reconstruction pour se réinventer.
Après 10 ans sur les sites d'exploitation des sables bitumineux, Gino Noël précise que l’incendie lui a permis de changer de vocation. Il a décidé de se lancer en affaires. Il travaille maintenant comme électricien en ville et sur les chantiers de construction.
On a eu un gros feu et je pense que ça a créé de nouvelles possibilités. J’ai décidé que moi, à mon âge, c’était le temps de recommencer.
Recommencer. Repartir à zéro. Ces mots ont toujours bien décrit l'attrait de Fort McMurray pour les travailleurs et ils continuent de le faire, un an après la catastrophe.