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La création d'une ligue de football féminin au Québec, l'espoir du Blitz de Montréal

Des joueuses du Blitz de Montréal se réunissent sur le terrain.

Le Blitz de Montréal a remporté quatre championnats lors de son passage dans l’Independant Women’s Football League.

Photo : Blitz de Montréal

Il est fort complexe pour l’élite québécoise du football féminin de s'adonner à son sport. Pandémie ou pas. La province ne compte qu’une seule équipe senior, le Blitz de Montréal, et aucune ligue pour l’héberger.

Face à ce constat, l'organisme Les Reines a été mis sur pied à la mi-novembre. La création d’un circuit se trouve au cœur des actions du regroupement notamment composé de membres du Blitz. L'avenir de l'équipe montréalaise est étroitement lié au projet du collectif pour la pratique du football féminin.

Fondé en 2001, le Blitz a intégré des ligues basées aux États-Unis, d'abord l'Independant Women’s Football League, puis la Women’s Football Alliance, avant de devenir orphelin de ligue en 2018.

Une situation tout simplement inconcevable aux yeux du directeur général de Football Québec, Mathieu Joyal, qui considère que c’est impensable qu’il n’y ait rien au niveau féminin sur le plan compétitif. L'homme à la tête de la fédération provinciale exprime la volonté de contribuer à régler ce qu'il estime être une profonde anormalité.

L’été 2019 a marqué un nouveau tournant dans l'histoire du Blitz. À l’issue d’une défaite en Saskatchewan, qui mettait un terme à un second calendrier de quatre matchs d’exhibition, les Montréalaises se sont faites à l’idée que la poursuite de leurs activités passera par l'élaboration d’un circuit qui pourra les accueillir.

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Plusieurs personnes de dos, les mains en l'air, célèbrent un jeu de football à la télévision.

Dans un scénario optimal, une ligue formée d'au moins trois organisations verrait le jour l'année prochaine. Outre le Blitz, les Capital Rebels d'Ottawa figurent dans les plans initiaux des Reines.

Photo tirée du site web des Reines.

Photo tirée du site web des Reines.

Photo : Les Reines

Dans l’immédiat ou dans un futur proche, c’est vraiment avec cette équipe-là qu’on entrevoit bâtir le début de ce que l’on espère être une ligue au Québec avec quelques équipes en Ontario, indique l'instigatrice du projet des Reines et coordonnatrice du Blitz, Andréanne Dupont-Parent.

C’est plus réaliste de dire 2022 pour que la ligue soit solide. Si l’on peut tenir des activités en 2021, ce serait plutôt des entraînements avec une autre équipe, des camps de recrutement et de développement des habiletés au football, etc., pour bâtir une base solide et aller de l’avant pour la suite des choses.

Une citation de Andréanne Dupont-Parent, instigatrice du projet des Reines et coordonnatrice du Blitz

Le regroupement envisage un circuit à cinq équipes après cinq ans. D'ailleurs, les Reines s'inspireront du modèle appliqué dans la Western Women's Canadian Football League, établie en 2011 et implantée dans l'ensemble des Prairies.

Donc, on pourrait y aller avec le minimum viable, puis grandir à partir de ça, ajoute-t-elle. Ce qu’on souhaite aussi, c’est potentiellement faire des partenariats avec le marché ontarien, regarder comment ça se développe là-bas parce que, de manière réaliste, c’est quelque chose qui est viable.

Le fait d’avoir voyagé dans l’Ouest canadien et d’avoir discuté avec les filles qui ont parti le projet de la ligue là-bas, de voir comment ç'a été fait, que c’est possible, avec un niveau de football assez élevé, ç'a été le petit coup de pied au projet, souligne Andréanne Dupont-Parent. C’est quelque chose dont on parlait depuis un moment avec les administratrices du Blitz pour que ce soit viable, essayer de diminuer les coûts, rendre ça plus accessible. Il fallait absolument considérer quelque chose qui était plus local.

Une ligue récréative composée d'équipes féminines et masculines existe depuis de nombreuses années dans les Laurentides, sauf que le calibre de jeu offert dans la LFR35 est bien inférieur au niveau du Blitz. N'empêche, un pont s'est formé entre les deux entités afin de permettre aux joueuses de choisir la pratique du football qui leur convient le mieux.

Les gens habitant en région pensent peut-être que c'est [un projet] très métropolisé entre Montréal et Québec, mais on vise vraiment Gatineau, Montréal, la Rive-Nord et la Rive-Sud de Montréal, la Mauricie, l'Estrie, la Capitale-Nationale et dans nos plans les plus fous, on parle aussi du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Bas-du-Fleuve. On essaie de créer quelque chose qui est provincial.

Une citation de Mathieu Joyal, DG de Football Québec

Dans l'optique de favoriser le recrutement par l'accessibilité, la fédération évalue la possibilité de tenir divers camps de sélection de l'équipe provinciale à l'extérieur de Montréal et de Québec, ce qui n'était pas le cas par le passé.

Des joueuses du Blitz de Montréal effectuent un plaqué sur une rivale de MIFA Allstars Ontario.

Des joueuses du Blitz de Montréal et de MIFA Allstars Ontario

Photo : Manon Bourgoin Migner

Une association entamée du bon pied

Au niveau de Football Québec, je suis super contente de dire qu’on a leur collaboration. Le mandat est clair, ce n’est pas eux qui mèneront le projet, mais ils nous supporteront si l’on a besoin de supports logistiques, de visibilité, d’utiliser le réseau qui est en place, des trucs comme ça, affirme Andréanne Dupont-Parent.

Monument au sein du Blitz, Manon Bourgoin Migner s’est retirée de ses fonctions de directrice générale l’automne dernier à cause des risques engendrés par la COVID-19. Une démission qui a fragilisé l'organisation durant un certain temps, confie Andréanne Dupont-Parent, l'apport de sa prédécesseure étant incommensurable.

Quelques mois avant de mettre un terme à son parcours avec la formation montréalaise, Manon Bourgoin Migner s'est entretenue avec le nouveau DG de Football Québec, entré en poste au début d'avril 2020. Une rencontre virtuelle, pandémie oblige, qui l'avait grandement réjouie en raison des intentions de Mathieu Joyal d'assurer la pérennité du Blitz et de promouvoir le sport féminin.

Ç'a été comme un vent d’air frais d’entendre la volonté de travailler avec nous autres en nous disant que si Football Québec s’implique, ça ne sera plus le Blitz qui décidera et mènera tout. Mais c’est ce qu’on demandait, c’est ce qu’on voulait. On voulait recommencer à gérer une équipe, alors que là, on gérait une équipe, du développement, de susciter de l’intérêt d’autres organisations dans la province.

Une citation de Manon Bourgoin Migner, ancienne DG du Blitz de Montréal

On avait un double rôle, la gestion de l’équipe était tellement compliquée que c’était difficile de se donner à 100 % d’un côté et 100 % à l’équipe. À un moment donné, on n’y arrivait plus, déclare-t-elle.

L’été 2020 aurait dû être intéressant pour relancer le football parce qu’on allait travailler avec Football Québec, on allait avoir un plan, on allait faire partie d’une première phase de développement pour intéresser et rejoindre les jeunes filles, les jeunes femmes et les femmes adultes plus matures pour des cliniques..., raconte Manon Bourgoin Migner.

Des joueuses de football se font face à la ligne de mêlée.

Des joueuses du Blitz de Montréal et de MIFA Allstars Ontario

Photo : Blitz de Montréal

Un enseignement nécessaire

Avant d’en arriver à l'étape de créer une ligue avec une structure compétitive, Les Reines concentrent leurs efforts sur la sensibilisation et la vulgarisation afin de faire croître le nombre de participantes.

Notre campagne de recrutement est active, et l’on sait que ça prend un plus grand bassin de joueuses avec et sans expérience pour faire vivre ce projet et le faire grandir, assure Andréanne Dupont-Parent.

On a beaucoup d’excellentes athlètes qui proviennent d’autres sports. Par contre, le football étant un sport assez complexe, on se rend compte qu’on doit vraiment commencer par la base pour casser l’appréhension que certaines personnes peuvent avoir envers le football. C’est de l’expliquer de manière simple, de faire des cliniques de football un à un, soutient-elle.

Parfois, le gouffre qui sépare les adeptes du ballon ovale des néophytes a pour effet de paralyser celles qui se trouvent dans le second groupe, les menant à abandonner.

Ça peut être très, très intimidant, et c’est l’une des raisons [pour lesquelles] il y en a qui lâchent durant les camps de recrutement, renchérit Andréanne Dupont-Parent. La différence de niveau entre une joueuse d’expérience et une nouvelle est trop grande, et on les perd un peu comme ça.

Justement, Les Reines démarreront l'équivalent d'un camp préparatoire le 19 mars avec le lancement de cliniques virtuelles pour instaurer ou raffermir les bases du football auprès des femmes. D'autres programmes mettant l'accent sur le développement athlétique et général des habiletés leur sont également offerts depuis peu.

Des joueuses du Blitz de Montréal se réunissent sur le terrain.

Des joueuses du Blitz de Montréal

Photo : Daniel Dupuis

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