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Un projet d’agriculture à échelle humaine, à l’aide de chevaux

Un homme ajuste l'attelage de son cheval au niveau de la tête.

L'homme de 27 ans a principalement appris les techniques de dressage des chevaux de trait de façon autodidacte, car bien peu de gens les maîtrisent encore aujourd'hui en Gaspésie.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Développer un projet d'autosuffisance dans lequel les chevaux remplacent les tracteurs : tel est le rêve que caresse le néo-Gaspésien Édouard Mongeau.

L’homme de 27 ans a quitté son Chibougamau natal pour s'installer dans la Baie-des-Chaleurs, il y a un an.

Depuis cinq mois, Édouard Mongeau entraîne sa jument Laïka à débarder du bois. Ils travaillent ensemble, sur une terre agricole en friche d'Escuminac qu'une amie lui prête.

Il souhaite que son cheval réponde à ses commandes vocales, sans qu'il ait à toucher ses rênes.

Pour tourner à droit, je dis "dji!" , à gauche c’est "ha!", explique-t-il. "Woâw!", c’est pour arrêter et pour avancer c’est "get up!". Il faut arriver à communiquer avec le cheval, avec la voix.

Un cheval attelé pour le débardage de bois, avec un homme à ses côtés.

En lui donnant des commandes vocales, Édouard fait reculer Laïka près d'arbres couper pour les attacher sur le bacul. Il indique à son cheval quand il peut repartir vers l'avant en traînant le bois.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Son objectif? Acquérir sa propre terre agricole pour développer un projet d'autonomie alimentaire, sans machinerie, à l'aide de la traction animale. Il vise un modèle coopératif, en s'alliant avec d'autres personnes qui partagent sa vision.

Mon projet serait de mettre en œuvre une résilience alimentaire et globale pour les régions, dit-il. Il faut se réapproprier les moyens de production, c’est-à-dire la foresterie et l’agriculture et qu’on la fasse à l’échelle humaine.

Un homme penché derrière un cheval attelé qui transportait du bois.

Le dressage de chevaux de trait exige une très grande compréhension de la psychologie de l'animal, selon Édouard Mongeau.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Selon lui, l'utilisation des chevaux est le moyen idéal de pratiquer une agriculture qui ne surexploite pas les ressources de la terre.

En contrôlant la traction animale, ça nous rappelle la logique réelle des choses, les limites physiques, souligne M. Mongeau.

Avec un cheval, quand même que je voudrais bûcher trois hectares par jour, je ne pourrais pas.

Une citation de Édouard Mongeau

Le néo-Gaspésien est à la recherche d'une terre agricole pour s'établir pour de bon dans la péninsule. Il veut trouver un lot d'une bonne superficie, car pour lui, pas question de cultiver seulement quelques légumes.

Oui les légumes, oui le maraîchage, mais il faut aussi aller plus loin, d’où l’outil de la traction animale pour faire de plus grande surface, ce qui permettrait de produire les grains, les oléagineux, donc les calories nécessaires pour nourrir une communauté, affirme-t-il.

Édouard Mongeau photographié avec son cheval.

Édouard Mongeau a acheté sa jument Laïka, un Fjord norvégien, il y a cinq mois à peine. Elle n'était pas dressée pour faire des travaux, mais peut maintenant transporter du bois hors des sites de coupe.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Un geste politique

Édouard Mongeau n'a rien d'un fermier du dimanche.

Son projet ne relève pas du loisir. Il en fait un objectif de vie, un geste politique.

Il faut qu’on [focalise] sur l’agriculture qui serait biorégionale, très ancrée sur le territoire, aux spécificités du territoire, croit-il. C’est politique, parce que la décroissance c’est politique et je pense que c’est la solution pour l’avenir si on veut réellement s’adresser aux problèmes globaux.

Je veux prouver que c’est possible de produire ses calories, ne serait-ce que pour un an.

Une citation de Édouard Mongeau

Et les progrès faits par son cheval Laïka dans les cinq derniers mois lui donnent espoir que son rêve puisse devenir réalité.

Il n’y a aucune raison que ça ne marche pas, quand la volonté est là, ça le fait, dit-il tout sourire.

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