Le maire Marchand assume le risque d’une nouvelle taxe en année électorale

Malgré le risque politique, le maire Bruno Marchand est déterminé à imposer une nouvelle taxe sur l’immatriculation en 2025, soit l’année des prochaines élections municipales. Pour des raisons administratives, le montant initial a été fixé à 10 $, mais l’administration Marchand a jusqu’au 15 septembre pour préciser à la Société de l’assurance automobile du Québec la somme qu’elle souhaite prélever.

C'est sûr que c'est risqué. Il n'y a pas de positionnement sans risque, admet Bruno Marchand, affirmant ne pas tenir compte du calendrier électoral dans ses choix politiques.

Les résidents de Québec rencontrés dans la rue sont d’ailleurs partagés sur l’imposition d’une nouvelle taxe sur l’immatriculation. Tu as un véhicule, tu payes. On est rendus là, estimait l’un d’entre eux alors qu’un autre a qualifié l’initiative d’injustifiable dans le contexte actuel.

Le maire de Québec estime qu’à tout le moins les électeurs ne pourront pas dire : On nous a menti en attendant les élections et après on a fait d’autres choses.

Montant inconnu

Sur le montant final qui sera imposé aux automobilistes, Bruno Marchand répète qu’il n’a pas toute l’information en main pour prendre une décision. Tout dépendra des conclusions de l’étude sur la mobilité que mène la Caisse de dépôt et placement du Québec, des audits de performance des sociétés de transports commandés par le gouvernement Legault et des sommes qui seront investies dans le transport en commun par le gouvernement provincial pour les prochaines années.

Je joue franc jeu. Quand je vous dis que je ne sais pas le montant, je ne sais pas le montant, répète le maire de Québec, promettant à nouveau de dire précisément à quoi cette nouvelle taxe servira lorsque le montant final sera dévoilé.

La nouvelle taxe sur l’immatriculation s’ajoutera aux 30 $ déjà payés par les automobilistes pour financer le transport en commun dans plusieurs grandes villes du Québec. Les villes de Trois-Rivières et Gatineau, comme Québec, ont elles aussi décidé d’imposer une nouvelle taxe sur l’immatriculation dès le 1er janvier 2025.

Dénoncé par les oppositions

D’emblée, l’opposition officielle à l’hôtel de ville annonce qu’elle votera contre la proposition de règlement de l’administration Marchand. Le chef Claude Villeneuve estime que cette nouvelle taxe est de mauvais goût et il refuse de se mettre le bras dans le tordeur sans connaître la somme qui sera prélevée dans le portefeuille des automobilistes.

Je trouve ça complètement déplacé, ou scandaleux, de faire ça alors qu'à Vanier on retire présentement des abribus qui sont en fin de vie et on ne les remplace pas pour des raisons budgétaires, dénonce Claude Villeneuve.

L’opposition reproche aussi au maire d’annoncer une nouvelle taxe tout en dévoilant le même jour des investissements massifs dans le service de vélopartage àVélo, alors que le Réseau de transport de la capitale est aux prises avec un déficit de fonctionnement récurrent et réclame l’aide du gouvernement.

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Non seulement on va aller chercher plus d'argent dans les poches des contribuables, mais ça va se faire au détriment de la qualité des services en transport collectif.

Le chef d’Équipe priorité Québec prédit quant à lui une descente aux enfers du maire Marchand à un an et demi des prochaines élections. Québec, ville d’autos, va le remettre à sa place, lance Patrick Paquet, qui ne voit pas comment M. Marchand pourrait être réélu.

Avec la collaboration d'Olivier Lemieux