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La vallée pétrochimique à la croisée des chemins

La raffinerie Suncor, l'une des nombreuses usines pétro-chimiques de Sarnia

La raffinerie Suncor, l'une des nombreuses usines pétro-chimiques de Sarnia

Photo : La Presse canadienne / CARLOS OSORIO

Radio-Canada

Alors que des entreprises de la vallée pétrochimique subissent les contrecoups de la chute des prix du pétrole, certains estiment que le moment est idéal pour investir dans une nouvelle raffinerie. Mais d'autres croient que la région doit se transformer, en se tournant notamment vers des industries plus vertes.

Un texte d’ Andréanne BaribeauTwitterCourriel

Walter Petryschuk, ancien gestionnaire chez Suncor et maintenant membre de l'institut Bowman à Sarnia, milite pour un mégaprojet de raffinerie. Il est à la recherche d'investisseurs prêts à appuyer le projet évalué à 10 milliards de dollars.

Selon lui, la région, qui reçoit déjà du bitume de l'ouest par pipeline, a l'infrastructure et l'expertise nécessaire pour un tel projet. Après tout, on y retrouve déjà trois grandes raffineries : Suncor, Imperial et Shell.

Puisque le prix du pétrole est cyclique, il croit qu'il faut investir maintenant afin de profiter d'une éventuelle hausse du prix du baril.

Il faut aller à contre-courant. On doit investir aujourd'hui, pas quand le prix du baril atteindra les 120 $.

Une citation de Walter Petryschuk, membre de l'institut Bowman
Walter Petryschuk est un ancien gestionnaire chez Suncor et un associé à l'Institut Bownman à Sarnia.

Walter Petryschuk est un ancien gestionnaire chez Suncor et un associé à l'Institut Bownman à Sarnia.

Photo : Radio-Canada/Andréanne Baribeau

Le pays aurait tout à gagner à raffiner le bitume sur son propre territoire plutôt que d'exporter du brut à bas prix, croit M. Petryschuk. Selon ses calculs, d'ici 2020, ce sont 60 milliards de dollars par année qui seront perdus à exporter la matière première plutôt que le produit raffiné, qui jouit d'une grande valeur ajoutée.

Son groupe attend maintenant que la province énonce sa position face au projet.

Le bureau du ministre ontarien de l'Énergie répond qu'une nouvelle raffinerie de cette envergure pourrait avoir un impact économique majeur pour la région de Sarnia, mais que c'est aux investisseurs de décider si le jeu en vaut la chandelle.

Viabilité du projet mise en doute

La demande des produits raffinés en Amérique du Nord décroit, et la hausse provient des pays en développement. Donc les nouvelles raffineries vont essayer de se localiser près de ces marchés-là.

Une citation de Jean-Thomas Bernard, professeur au département d'économie de l'Université d'Ottawa

Le professeur Jean-Thomas Bernard croit que la tendance est plutôt aux industries vertes et aux énergies à faibles émissions de gaz à effet de serre, une tendance qui sera vraisemblablement réaffirmée lors de la prochaine convention sur les changements climatiques prévue à Paris en décembre prochain.

Un virage vert?

Les cuves de BioAmber, où le sirop de maïs fermente avec une levure pour faire de l'acide succinique.

Les cuves de BioAmber, où le sirop de maïs fermente avec une levure pour faire de l'acide succinique.

Photo : Radio-Canada/Andréanne Baribeau

Certains experts et politiciens croient que Sarnia devrait plutôt miser sur les énergies renouvelables et les industries vertes. Le cas de la compagnie BioAmber illustre bien comment ce type d'entreprise peut fleurir au coeur de la vallée pétrochimique.

BioAmber a choisi Sarnia comme emplacement pour sa toute première usine d'acide succinique au monde, un investissement de 125 millions de dollars. On y produira, à base de sirop de maïs local, un acide capable de remplacer les produits pétroliers dans la confection de nombreux matériaux, comme les plastiques, les peintures et même le maquillage.

 

(Pour écouter sur un appareil mobile (Nouvelle fenêtre))

L'usine devrait commencer sa production commerciale d'ici le troisième trimestre de 2015 et employer une soixantaine de personnes. Fabrice Orecchioni, directeur des activités, espère que la présence de BioAmber à Sarnia encouragera d'autres industries renouvelables à s'établir dans la région. Il dit que la ville jouit d'une culture industrielle, des infrastructures existantes comme la vapeur, l'eau et l'électricité, de même que d'une population éduquée avec une main-d'oeuvre qualifiée nombreuse.

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